Divers

Chaque saison a son charme. Ainsi en est-il de l’hiver avec son séduisant manteau blanc que plusieurs adeptes de sports de glisse appréhendent avec excitation. Mais cette saison comporte aussi son lot de désagréments avec la baisse de luminosité et le climat froid et humide qui la caractérisent et qui affectent directement l’état de nos défenses immunitaires. Ainsi, pour plusieurs d’entre nous, l’hiver c’est une saison de petits et de grands combats contre les rhumes et des grippes. Pourtant, quelques traitements d’acupuncture peuvent suffire à bonifier votre système immunitaires pour rendre cette expérience de la saison froide beaucoup plus agréable. Voici pourquoi.

La médecine chinoise considère la maladie comme un déséquilibre entre les énergies défensives (Wei Qi) et les énergies perverses externes, alias les microbes (Xie Qi). L’idée est simple et plutôt logique: si le système immunitaire est assez fort, il saura croiser un virus ordinaire sans en être trop affecté. Ainsi, un individu aux réserves plus faibles (par exemples: une personne âgée, une mère de famille épuisée ou une personne immunosupprimée) pourra avoir plus de difficulté à se débarrasser d’un banal rhume qu’une personne en pleine santé. Devant une telle conception de la maladie, deux stratégies sont possibles. La première est curative: s’attaquer au microbe et le détruire quand c’est possible, ce que propose la médecine occidentale via la prise d’antibiotiques. La seconde repose sur la prévention, grand principe au coeur de la médecine traditionnelle chinoise: stimuler l’état des fonctions immunitaires ou Wei Qi afin de permettre au corps de rester loin de la maladie.

L’état de ce Wei Qi peut varier d’une personne à l’autre en fonction de différents facteurs. Ainsi, certaines personnes viennent au monde un peu mieux équipées que d’autres en énergie originelle (Yuan Qi), de par leur bagage génétique que les Chinois désignent comme leur Ciel antérieur. Mais notre hygiène de vie est aussi déterminante dans la manière dont nous préservons l’état de notre Wei Qi. Dormir suffisamment, gérer nos émotions et notre stress, s’octroyer des moments de détente et de recueillement, renouveler nos réserves énergétiques via une alimentation adéquate et de qualité (Gu Qi), s’adonner à de l’activité physique pour faire circuler l’énergie dans notre corps grâce à cette précieuses énergie de l’air (Qing Qi) sont autant de manière d’entretenir notre Wei Qi. Et parfois, un petit coup de pouce de l’extérieur est nécessaire, tout particulièrement lors des périodes charnières de l’année que constituent les changements de saison. C’est là que l’acupuncture intervient…

La capacité qu’a l’acupuncture de tonifier les fonctions du système immunitaire est bien documentée. En effet, les bilans sanguins réalisés avant et après des séances d’acupuncture ont révélé que ces dernières entraînaient une augmentation de la quantité des globules blancs, ces petits soldats qui ont pour fonction de combattre les virus et bactéries rencontrés. Plus précisément, des études ont mis en lumière une augmentation de l’activité des cellules T, des cellules B, des macrophages et des cellules tueuses naturelles (« Acupuncture Regulates Leukocyte Subpopulations in Human Peripheral Blood”. Evidence Based Complement Alternat. Med. 2007 Dec; 4(4):447-453)). D’autres études ont révélé une augmentation de la production de cytokines, molécules produites par les globules blancs qui génèrent des réactions en lien avec les phénomènes inflammatoires et les réactions immunitaires (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20840154). Une augmentation de la libération de peptides opioïdes endogènes a aussi été notée immédiatement après une séance d’acupuncture. (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20840154) Ces peptides produites par l’organisme jouent un rôle majeur dans les mécanismes mis en branle pour en assurer l’immunité. Une fois stimulé par les séances d’acupuncture, l’ensemble de ces réactions a perduré pendant un mois (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17265549) Voilà pour le jargon scientifique.

Ce qu’il faut en retenir, c’est qu’équipés d’un système immunitaire optimisé par des traitements d’acupuncture, les patients peuvent éliminer rapidement et efficacement les infections contractées voire ne pas en ressentir les symptômes désagréables. En médecine chinoise, on dira que le combat a été gagné en surface, au niveau des barrières naturelles que constituent la peau et les muqueuses de la bouche, des yeux, des oreilles, du nez, des voies urinaires et génitales.

Toutes les subtilités du fonctionnement du système immunitaire restent aujourd’hui encore en partie méconnues pour la science moderne. On sait que ce dernier implique des interactions complexes qui font intervenir le système nerveux et endocriniens ainsi que de nombreux organes dits lymphoïdes tels que la moelle osseuse, le thymus, la rate, les ganglions lymphatiques, les amygdales et les amas de cellules lymphoïdes situés sur les muqueuses des voies digestives, respiratoires, génitales et urinaires. Les points d’acupuncture auront pour fonction de stimuler ces régions via les méridiens qui les desservent.

Il est fort probable que votre acupuncteur inclut dans sa prescription de point le 36e point du méridien de l’Estomac, Zu San Li, qui a fait l’objet de plusieurs études en lien avec son action rapide sur la production de globules blancs. On a en effet pu observer une augmentation fulgurante de ces dernières de l’ordre 60% dans les 3 heures suivants sa poncture (http://marinahealthcare.com/the-effect-of-acupuncture-on-the-immune-system/). Pas surprenant que les Chinois l’aient baptisé «le point de la longévité» et les Japonais «le point des centaines de maladies». Alors en attendant votre prochain rendez-vous, vous pouvez toujours vous rabattre sur une petite séance d’acupression en massant vigoureusement ce puissant point situé sur le côté extérieur du tibia, environ 3 centimètres sous la rotule. Mais surtout, n’attendez pas d’être malade pour consulter votre acupuncteur. Comme le dit l’adage: mieux vaut prévenir que guérir.